La version française suit
Originally published in the Ottawa Citizen, May 6, 2020
Written by Glen Gower & Véronique Bergeron
Between now and 2046, 400,000 new residents will come to live in Ottawa, and city planners are writing a new Official Plan to help guide that growth. On May 11, the planning committee will decide how to manage this growth while maintaining the quality of life, employment opportunities and affordability that make Ottawa a great place to live.
So far, the debate has been focused on where the new homes should be built: inside the current urban boundary (intensification) or outside (urban expansion)? The rhetoric has been black and white: intensification is good and expansion is bad. As is often the case, city planning isn’t so cut-and-dried. Where we build is not as important as how we build.
Urban growth has become synonymous with urban sprawl. We cannot stop growth, but we can stop sprawl through smarter planning. The patterns of development that have given us a spread-out city have been created by policy, not simply by expansion.
The kind of sprawl we need to stop is characterized by low-density housing, single-use zoning, and dependence on cars. Single-use zoning separates places where people live from places where they work, shop and play. It makes it illegal to have a hair salon or a small grocery store in an area where people live. When a single-use zoning policy is combined with a low-density zoning policy, the city grows in large swaths of single-family neighbourhoods with no amenities and a very thin tax base to support it. We need to run longer sewer and water pipes, and transit has to cover larger distances. Rec centres and libraries have to serve larger catchment areas, making them difficult to walk to. Cost-cutting measures to make transit affordable cause delays and cancellations, which increase car dependence and congestion.
Ottawa is fighting sprawl by building higher density housing in the core and around light rail, helping people travel to and from work using transit. That’s a good start, but too often they still need a car to get anywhere else. Car-dependent density is still sprawl, even if it’s located within the urban boundary. Addressing sprawl by simply preventing the expansion of the urban boundary does not address the policies that have facilitated low-density growth and discouraged the development of compact, walkable communities.
Communities fight intensification everywhere, inside and outside the Greenbelt. Opposition to intensification, whether an apartment tower in Westboro or stacked townhomes in Stittsville, is based on current policies that bring density without amenities or services. Green space, sidewalks, bike lanes and good transit make life in compact communities liveable. By thickening the tax base, density should bring better and closer services – but in Ottawa, density has forced more people – and their cars – to compete for a fixed portion of existing services that are forever playing catch-up.
The choice shouldn’t be between expansion versus intensification but whether we want to make the necessary investments in developing true mixed-use neighbourhoods with walkable amenities. In Happy City, author Charles Montgomery writes: “People will pay a premium to take vacations or visit places that look and function like traditional main streets.” In its current form, Ottawa forces thousands of its suburban residents onto highways and roads to the urban core where employment, culture and entertainment are concentrated. We’ll drive to traditional main streets in the Glebe and Westboro to experience life in a 15-minute neighbourhood.
Meanwhile, promotional materials for planned communities like Fernbank in Stittsville show tree-lined streets and ground-oriented retail linked to residential areas by wide sidewalks and green space links and people buy into this vision. Clearly residents want to live in a place where they don’t have to travel so far to get to work, get groceries and exercise – but our suburbs usually end up falling short of this ideal.
We do not support urban sprawl, but it’s easy to imagine how people who currently live in suburban communities devoid of walkable amenities would benefit from smarter new developments. Modest urban expansion with a focus on complete, walkable communities could fundamentally change the way we live and work in the suburbs, and create a much more sustainable and healthy city. Let’s keep our focus on how we can make that happen in Ottawa.
Glen Gower is Ottawa city councillor for Stittsville. Véronique Bergeron is the planning and policy adviser on Gower’s team.
Le Plan officiel devrait se concentrer sur la façon dont nous construisons et non sur l’endroit où nous construisons
Original publié dans l’édition du 6 mai 2020 du quotidien Ottawa Citizen
Par Glen Gower et Véronique Bergeron
D’ici 2046, 400 000 nouveaux résidents s’établiront à Ottawa. Les urbanistes s’affairent à renouveler le Plan officiel pour orienter la croissance d’Ottawa. Le 11 mai, le Comité de l’urbanisme décidera du scénario à adopter pour gérer cette croissance tout en maintenant la qualité de vie, les possibilités d’emploi et l’abordabilité qui font d’Ottawa une ville où il fait bon vivre.
Jusqu’à présent, le débat s’est concentré sur l’emplacement des futures habitations : faut-il les construire à l’intérieur (densification) ou à l’extérieur (expansion urbaine) des limites du secteur urbain? La rhétorique employée est très claire : la densification, c’est bon; l’expansion, c’est mauvais. Comme c’est souvent le cas en matière d’urbanisme, la nuance s’impose. L’endroit où nous construisons importe moins que la façon dont nous construisons.
La croissance urbaine est devenue synonyme d’étalement urbain. Si rien ne peut stopper la croissance, nous pouvons freiner l’étalement urbain par une planification mieux pensée. Les modèles d’aménagement qui ont favorisé l’étalement urbain sont le fruit des politiques en place et non du simple phénomène de l’expansion.
Le type d’étalement urbain à proscrire se caractérise par une faible densité résidentielle, un zonage à utilisation unique et une dépendance à la voiture. Le zonage à utilisation unique sépare les lieux de vie des lieux de travail, de magasinage et de loisirs. Il rend illégale l’exploitation d’un salon de coiffure ou d’une petite épicerie dans une zone résidentielle. Lorsqu’une politique axée sur le zonage à utilisation unique est jumelée à une politique axée sur une faible densification, la ville se développe en de vastes étendues de quartiers unifamiliaux dépourvus de commodités et soutenus par une assiette fiscale très mince. Il faut alors aménager des conduites d’égout et d’eau plus longues, et le service de transport en commun doit couvrir de plus grandes distances. De plus, les centres de loisirs et les bibliothèques ont de plus vastes territoires de desserte et sont donc difficiles d’accès pour les piétons. Enfin, les mesures de réduction des coûts mises en place pour rendre les transports en commun abordables occasionnent des retards et des annulations de service, ce qui augmente la dépendance à la voiture et la congestion routière.
La Ville d’Ottawa lutte contre l’étalement urbain en densifiant le secteur du centre-ville et celui situé à proximité du réseau du train léger. Les résidents peuvent ainsi plus facilement emprunter le transport en commun pour se rendre au travail et en revenir. C’est un bon début, mais trop souvent, les citoyens doivent utiliser leur voiture pour se déplacer partout ailleurs. Même à l’intérieur des limites du secteur urbain, la densification favorisant la dépendance à la voiture continuera d’alimenter l’étalement urbain. Si on pense s’attaquer à l’étalement urbain en empêchant simplement l’expansion des limites du secteur urbain, on rate la cible : il faut plutôt s’attaquer aux politiques qui, initialement, ont favorisé la faible densité résidentielle et qui, maintenant, nuisent à la création de communautés compactes et accessibles à pied.
Partout à Ottawa, l’opposition gronde contre la densification des quartiers, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la Ceinture de verdure. Les gens ne veulent pas d’une tour d’habitation à Westboro ou de logements superposés en rangée à Stittsville, car ils estiment que les politiques actuelles favorisent la densification sans prévoir de commodités ou de services à proximité. Ce sont les espaces verts, les trottoirs, les bandes cyclables et un bon système de transport en commun qui rendent la vie agréable dans les quartiers à forte densité de population. La densification permet d’élargir l’assiette fiscale et devrait donc se traduire par un accès plus rapproché à de meilleurs services. Or, à Ottawa, la densification a forcé un plus grand nombre de gens – et leurs voitures – à rivaliser pour une offre fixe de services sans cesse en situation de rattrapage par rapport à ce qu’elle devrait être.
La question n’est pas de trancher entre l’expansion et la densification, mais de déterminer si nous voulons réaliser les investissements nécessaires pour aménager de véritables quartiers diversifiés offrant des commodités accessibles à pied. Selon Charles Montgomery, auteur du livreHappy City, les gens seront prêts à payer plus cher pour séjourner ou se promener dans des endroits ayant l’apparence ou la fonction des rues principales traditionnelles. Dans sa forme actuelle, Ottawa oblige des milliers de ses résidents de banlieues à emprunter des autoroutes et des routes vers le centre urbain où se concentrent l’emploi, la culture et le divertissement. Les rues principales traditionnelles du Glebe et de Westboro attireront les gens qui souhaitent découvrir comment est la vie dans un quartier où tout est à 15 minutes de marche.
Pendant ce temps, le matériel promotionnel de communautés planifiées comme Fernbank, à Stittsville, montre des rues bordées d’arbres et des magasins de vente au rez-de-chaussée reliés aux zones résidentielles par de larges trottoirs et des sentiers sillonnant des espaces verts. Les gens adhèrent à cette vision : il est évident que les résidents veulent vivre dans un endroit où ils n’ont pas besoin d’aller loin pour se rendre au travail, faire l’épicerie et faire de l’exercice – mais nos banlieues sont généralement loin d’être à la hauteur de cet idéal.
Nous ne soutenons pas l’étalement urbain, mais nous pouvons facilement imaginer que les personnes qui vivent actuellement dans des quartiers suburbains dépourvus de commodités accessibles à pied bénéficieraient de nouveaux aménagements mieux planifiés. Une expansion urbaine modeste, axée sur des quartiers complets et accessibles à pied, pourrait changer fondamentalement notre façon de vivre et de travailler dans les banlieues et créer une ville beaucoup plus durable et saine. Restons à l’affût de tout ce que nous permettrait de faire de cet idéal une réalité à Ottawa.
Glen Gower est conseiller municipal de Stittsville, à Ottawa. Véronique Bergeron est conseillère en planification et en élaboration de politiques au sein de l’équipe de M. Gower.